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Le conseiller en lutte antiparasitaire de Santé Canada démissionne, affirmant que la réglementation est « obsolète »

Jul 03, 2023

Le coprésident du comité consultatif scientifique du Canada a démissionné de son poste en raison d'inquiétudes concernant le manque de transparence et de surveillance scientifique dans la gestion des pesticides.

Le Dr Bruce Lanphear, professeur de sciences de la santé à l'Université Simon Fraser, a démissionné de son poste de coprésident du Comité consultatif scientifique de Santé Canada sur les produits antiparasitaires le 27 juin.

Dans sa lettre de démission de trois pages, Lanphear a déclaré qu'il craignait que le comité, et son rôle de coprésident, « donne un faux sentiment de sécurité » selon lequel Santé Canada protège les Canadiens contre les pesticides toxiques.

« D'après mon expérience de l'année dernière, je ne peux pas fournir cette assurance », a-t-il écrit dans la lettre adressée au directeur général de l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire, une branche de Santé Canada.

Le comité donne à Santé Canada des conseils scientifiques indépendants sur les risques sanitaires et environnementaux des pesticides et effectue des évaluations et des examens de nouveaux produits.

Il a été lancé en juillet 2022 dans le cadre d'un effort de réforme visant à améliorer la transparence au sein de l'agence de régulation et s'est jusqu'à présent réuni cinq fois.

Lanphear a déclaré que la table des scientifiques avait un rôle et une portée de travail plus limités que l'autre conseil consultatif de l'agence, le conseil consultatif de lutte antiparasitaire, qui comprend des membres de l'industrie des pesticides.

Compte tenu du rôle plus large des conseillers de l’industrie, il a écrit qu’il avait « peu ou pas confiance » dans la capacité du comité scientifique à aider l’agence « à devenir plus transparente ou à garantir que les Canadiens sont protégés contre les pesticides toxiques ».

Dans un communiqué, Santé Canada a déclaré que l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire prend son rôle d'organisme de réglementation au sérieux et que le processus d'examen des pesticides « reste entièrement ancré dans la science ».

Les deux comités consultatifs ont des rôles différents, a indiqué le ministère. Alors que la table scientifique est censée donner des conseils scientifiques et techniques pour aider l'agence à prendre des décisions fondées sur des données probantes, le Conseil consultatif sur la lutte antiparasitaire conseille le ministre de la Santé sur les politiques et les questions liées à la lutte antiparasitaire.

"Il s'agit d'un conseil de personnes dont les intérêts et les préoccupations sont affectés par cette loi et qui comprend actuellement des fabricants de pesticides, des producteurs, des groupes environnementaux et de santé, ainsi que des individus issus du monde universitaire ou possédant une expertise pertinente", a indiqué le ministère.

L'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire prend en considération les conseils des deux comités, mais est responsable de toutes les décisions.

Lanphear a déclaré avoir eu du mal à obtenir certaines données et réponses du personnel de Santé Canada sur les produits litigieux et sur la manière dont le ministère surveille l'exposition aux pesticides toxiques.

Dans un exemple, il a déclaré avoir demandé comment Santé Canada utilisait les études de biosurveillance – qui examinent l’exposition humaine aux produits chimiques – dans sa prise de décision, mais n’avait jamais reçu de « réponse adéquate ».

Dans un autre, il a demandé de revoir le processus d'approbation de 1970 pour l'insecticide controversé chlorpyrifos, qui est maintenant progressivement éliminé au Canada. L’objectif était d’examiner l’approbation initiale et de la comparer aux données recueillies au cours des décennies suivantes.

Des inquiétudes concernant les effets du chlorpyrifos ont été soulevées dans des études sur des humains pendant des décennies avant son interdiction par Santé Canada. L'insecticide peut avoir plusieurs effets sur le système nerveux, allant des maux de tête et une vision floue au coma et à la mort.

"Mes demandes – qui ont été amplifiées par d'autres membres du comité consultatif scientifique – ont été refusées", a-t-il écrit. Il a déclaré que des contraintes juridiques pourraient avoir empêché le comité d'examiner les pesticides controversés, soulevant des questions sur la transparence.

Ses mots d’adieu étaient un appel à une refonte complète de la façon « obsolète » de réglementer les pesticides au Canada.

L'agence de réglementation s'appuie principalement sur des études toxicologiques, qui sont généralement réalisées en laboratoire, plutôt que sur des études réalisées sur des humains, a-t-il déclaré.

"Il est pratique de s'appuyer sur des études toxicologiques car elles sont conformes aux méthodes existantes utilisées par (l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire), mais de nombreuses décisions réglementaires ont été bouleversées par des études réalisées sur des humains", a-t-il déclaré.